SilvR
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Aux sables

Ici aux sables, même le cimeterre s'ennuie entre ses quatre murs
Quatre murs emmurés de murs, de montagnes d'ennuis sans azur
Même l'église manque de lumière, elle ne montera pas plus haut
On dirait même qu'elle dégénère, ici l'espérance reste un mot
Les voix du seigneurs sont impénétrables
Sont-elles jamais venues d'ailleurs aux sables ?

Le ciel qui reste est une lucarne, aux volets trop souvent fermés
Il faut que le soleil s'acharne, le lever tient la main au coucher
On se croirait au fond d'un puits, les jours sont tous fils de décembre
On dit qu'il s'agit d'un lieu-dit, mais qui pourrait encore l'entendre ?
On ne prie plus quand on se met à table
Ici le temps est vertical aux sables

Quand on passe on plaint ce hameau dans la vallée d'une vallée
Que les saisons pour se distraire repeignent en gris, en blanc grisé
Ici on n'a pas de prétention on n'est pas comestible c'est dire
Même pour la mondialisation, le mieux ici reste le pire
Mais qu'est-ce qui a pris au diable
Pour qu'il trouve la vue imprenable aux sables ?

Il y a bien une friche pour témoigner qu'ici l'avenir a existé
Mais que depuis qu'il pleut des doutes, le temps l'a changé en passé
Il n'y a guère que le monument dressé comme s'il en était fier
Le monument aux morts s'entend qu'on fleurit pour la prochaine guerre
Il n'y a plus d'encre dans les cartables
Les rêves sont des châteaux de sables aux sables